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Scènes de crime et petits gâteaux au cinéma

On pourrait croire que la pâtisserie, au cinéma, n’est que sucre, consolation et gourmandise.

Pourtant, lorsqu’on regarde de plus près, les gâteaux sont parfois les complices silencieux de la mort.

Ils empoisonnent, dissimulent, symbolisent des rapports de pouvoir, ou annoncent la chute d’un personnage.

Dans cet épisode, nous allons analyser comment The Grand Budapest Hotel, Parasite et Mathilda associent le dessert à la destruction.

1. THE GRAND BUDAPEST HOTEL — La Pâtisserie Mendl’s,

Wes Anderson fait des gâteaux un motif narratif essentiel dans The Grand Budapest Hotel (2014).

Les Courtesans au Chocolat, rose pastel, délicatement empilés, si délicats qu’on les manipule comme des œuvres d’art, sont omniprésents.

Un dessert qui circule comme une arme

À plusieurs reprises, les Courtesans deviennent outil narratif :

  • ils servent à faire passer des messages,
  • à transporter discrètement des objets,
  • à tromper des gardiens de prison.

Le gâteau est un passe-partout.

Un objet jugé trop innocent pour être suspecté.

2. PARASITE

Dans Parasite (Bong Joon-ho, 2019), le dessert n’est plus décor : il devient littéralement agent de destruction.

La mise en scène du sacrifice

Le film culmine, lors de l’anniversaire du petit Da-song, avec un gâteau géant dans le jardin juste avant le massacre final.

Le gâteau d’anniversaire devient le symbole ironique d’un ordre social prêt à exploser.

3.MATILDA

Dans Matilda, le gâteau au chocolat n’est pas seulement un dessert.

Il devient une arme psychologique, un rituel d’humiliation. La scène du « Chocolate Cake Incident » est peut-être la plus célèbre du film, et ce n’est pas un hasard : elle condense, en quelques minutes, la manière dont la nourriture peut incarner la violence institutionnelle, mais aussi la revanche des opprimés.

Le gâteau comme instrument de torture

Traditionnellement, le gâteau évoque la fête, la convivialité, le partage.

Ici, il est perverti en instrument d’humiliation.

  • Il est énorme → disproportion du pouvoir.
  • Il est dense, collant → impossible à avaler, comme la violence subie.
  • Il devient une surcharge imposée au corps → punition par excès, et non par privation.