
On pourrait croire que la pâtisserie, au cinéma, n’est que sucre, consolation et gourmandise.
Pourtant, lorsqu’on regarde de plus près, les gâteaux sont parfois les complices silencieux de la mort.
Ils empoisonnent, dissimulent, symbolisent des rapports de pouvoir, ou annoncent la chute d’un personnage.
Dans cet épisode, nous allons analyser comment The Grand Budapest Hotel, Parasite et Mathilda associent le dessert à la destruction.
Wes Anderson fait des gâteaux un motif narratif essentiel dans The Grand Budapest Hotel (2014).
Les Courtesans au Chocolat, rose pastel, délicatement empilés, si délicats qu’on les manipule comme des œuvres d’art, sont omniprésents.
À plusieurs reprises, les Courtesans deviennent outil narratif :
Le gâteau est un passe-partout.
Un objet jugé trop innocent pour être suspecté.
Dans Parasite (Bong Joon-ho, 2019), le dessert n’est plus décor : il devient littéralement agent de destruction.
Le film culmine, lors de l’anniversaire du petit Da-song, avec un gâteau géant dans le jardin juste avant le massacre final.
Le gâteau d’anniversaire devient le symbole ironique d’un ordre social prêt à exploser.
Dans Matilda, le gâteau au chocolat n’est pas seulement un dessert.
Il devient une arme psychologique, un rituel d’humiliation. La scène du « Chocolate Cake Incident » est peut-être la plus célèbre du film, et ce n’est pas un hasard : elle condense, en quelques minutes, la manière dont la nourriture peut incarner la violence institutionnelle, mais aussi la revanche des opprimés.
Traditionnellement, le gâteau évoque la fête, la convivialité, le partage.
Ici, il est perverti en instrument d’humiliation.